L'arbre est une mouvante planète...
À l'heure de la taupe étoilée
Les grelots de poussière
Hantent le sommeil délivré des coccinelles.
Il connaît la piste d'eau
Qui mène au cœur de l'orage.
Folle, une vierge se dénude rien que pour lui
Dans la prairie tatouée d'une précaire rosée.
Pour une femme d'hermine
L'arbre devient le grand fauconnier des sources.
Un regard trop lourd
Le nomme sémaphore des feuilles.
Parfois un soleil de fronde imprudent
Décapite l'arbre. Midi aux boussoles d'herbe.
Alors il ne reste plus sur mes lèvres
Qu'une aile d'oiseau vestige d'une autre existence.
André Laude
Œuvre poétique
Éditions de la Différence, 2008