Dans la forêt du Rhin
les oiseaux font silence :
de ce pays d'absence
mon cœur est souverain.
L'été dans quelques pommes
perd ses dernières dents ;
déjà nos jours ardents
sont envahis de sommes.
Le squelette du feu
décharne le feuillage :
sur son nuage bleu
mon cœur part en voyage.
Aux saules riverains
la neige se balance :
dans la forêt du Rhin
chante, oiseau du silence...
Claude Vigée
Aux portes du labyrinthe
Flammarion, 1996