Des lambeaux errants de nuages,
Une légère brume bleue.
L'automne berçait la forêt
Qui ne sommeillait pas encore.
La forêt pleine de murmures,
Pleine d'arômes attardés,
D'ombres, de routes enlacées,
Pleine de pas qui s'en allèrent.
Des champignons aux têtes d'or,
Un amandier aux bras frileux.
Dans la clairière le vent dort
À l'écoute de la tempête.
Le chevreau déchirait les feuilles,
Gambadait auprès de sa mère.
Le chasseur dans l'herbe profonde
Cherchait une invisible proie.
Le bûcheron en aiguisant
Sa hache, chantait un vieil air,
Il écoutait distraitement
Les plaintes du chêne ébranlé.
Près de la maison forestière
Ondulait la calme fumée.
Au-dessus du foyer, les arbres
Semblaient se parler doucement.
Pleine d'échos et de soupirs,
La forêt cachait son mystère,
L'automne berçait la forêt
Qui ne sommeillait pas encore.
Hamo Sahian
Traduit par Pierre Gamarra
La poésie arménienne
Les Éditeurs Réunis.