L'écorce des années au pin des coupeurs d'air
L'eau mourante des pas dans l'herbe des regrets
La plaine où se fissure un ciel de vent malgré
L'aube des primeterres et leur soir mal ouvert
La promenade hardie des chercheurs de tendresse
Où l'écho d'un sommeil silence l'infini
Où les mares se défont et déforment la nuit
Où les amours fuyants détournent leur ivresse
Je souviens le pêcheur au calme d'un sourire
Si je n'étais venue attendre l'y mourir
Assise au bord d'un arbre où d'un cœur je ne sais
Je souviens le pêcheur oublié dans sa vie
Attentif à aimer ou à croire il ne sait
Si je n'étais venue rejoindre son oubli.
Ariane Chaudier
Revue Vagabondages n°11
Paris Poète, 1977