Mesure tout l'envoûtement
des feuilles si vertes.
Quand éclate le coucher
je grimpe sur le branchage.
Cette quiétude, la vois-tu ?
Pourpre dans l'après-midi
s'effilochent des voix
anonymes et étranges.
Tu dis ne pas connaître mon nom
et cela t'inquiète.
Très bien, tous deux, ensemble,
nous fuirons à la tombée de la nuit.
Tu as la peau couleur
d'oubli et de tendresse.
Juste la couleur qui sied
à la tristesse des feuilles.
Miquel Martí i Pol
Joie de la parole
Traduit du catalan par Patrick Gifreu
La Différence, 1993
Mesura tot l’embruix
de les fulles tan verdes.
M’enfilo pel brancam
i ara esclata la posta.
La veus, la quietud ?
Porpra endins de la tarda
s’esfilagarsen veus
anónimes i estranyes.
Dius que no em saps el nom
i aixó et desassossega.
Doncs bé, tot dos plegats
fugirem quan fosquegi.
Tens la pell de color
d’oblit i de tendresa.
Just el color que escau
al neguit de les fulles.