L'arbre est une leçon de présence,
une leçon sans précédent,
où s'unissent comme en une dimension,
en un temps, un exemple différents,
les questions du souvenir
et les questions de l'oubli.
La chanson par contre est toujours
une forme de l'absence,
un écho de la poussière qui se lève
au lieu de la parole qui n'existe pas.
Mais la présence n'est pas la seule magie :
magie est aussi l'absence.
C'est pourquoi l'arbre et la chanson seront toujours ensemble,
bien que l'hiver abatte les paroles et les feuilles. (VI. 30)
Roberto Juarroz
Poésie verticale
Traduit de l'espagnol par Roger Munier
Fayard, 1989