Le tronc court et noueux, la branche forte et torse,
Que nul autan de ses bourrasques n'infléchit,
Tel jadis le connut Homère, arbre affranchi
Du temps qui crevassa de rides son écorce,
Captivant tout l'azur en son feuillage clair,
Vertical, et d'un vert bleuissant qui s'argente,
L'olivier sait tirer d'une glèbe indigente
L'huile secrète en la pulpe d'un fruit amer.
Et j'entends la leçon de ton olive noire :
Sage celui qui, loin de se plaindre du sort,
Le dompte, et lui ravit, par un tenace effort,
Une paix fortunée en le pire déboire.
Claude Armel
Les Facettes : cahier trimestriel de poésie
Février 1928