(...) Je m’en vais dans le champ avec un jeune pommier à planter. Je le pose par terre, je le tourne, je regarde ses branches à peine ébauchées prendre leur place dans l’espace qui les entoure. Un arbre a besoin de deux choses : de substance sous terre et de beauté extérieure. Ce sont des créatures concrètes mais poussées par une force d’élégance. La beauté qui leur est nécessaire c’est du vent, de la lumière, des grillons, des fourmis et une visée d’étoiles vers lesquelles pointer la formule des branches. |
Erri De Luca Trois chevaux Traduit de l'italien par Danièle Valin Gallimard, 2002 |