Où je vais ?
Malgré leurs poteaux savants, les chemins ne savent pas où se rendent les vents et nul ne pourrait dire en quel endroit du monde s'arrêteront mes pas
Les arbres gardent les voies, toutes branches épaulées, et l'homme peut marcher sans crainte, entre ces sentinelles droites.
Mais les chemins sont pleins de trous que la pluie a creusés et aussi les pas des hommes, et aussi les pas du temps, qui va, sans bruit, derrière les hommes.
Et qu'importent les trous, s'ils sont remplis d'étoiles, le vent, s'il vous apporte le message lointain, griffonné par la nuit sur une feuille morte...
Peu importe à qui va plus loin que les chemins. |
Joseph Milbauer
Ivre de Nuit
Éditions J. Budry, 1932