Dernier or des feuilles, dilapidé
avec la pauvre lumière, sous les nuages
comme si quelqu'un tout de même allait venir
une par une ramasser toutes les feuilles
les ramasser toutes dans son cœur, et avec elles
panser ses blessures, dormir peut-être
comme s'il était au centre de l'arbre
de l'arbre le plus vert, le plus touffu
dormir et guérir : ici et là les feuilles
se pressent autour de lui.
25 XI 84
Paul de Roux
Entrevoir
suivi de Le Front contre la vitre
et de La halte obscure
Gallimard, 2014