une branche s'élève à côté une autre reste assise elles étendent leurs ombres grises sur le sol devant nos pas
d'autres branches couchent leurs doigts à leurs pieds
nous nous parlons comme nous nous parlions à pas feutrés avant de se connaître vraiment nos mots disent leurs hésitations
tu me dis ce qui ne va pas entre nous
je suis d'accord du moins un peu
la forêt noire autour de nous a avalé nos paroles
tout est vide
mais je sais que parmi le néant des arbres le monde a changé
sur les branches nos paroles restent vives et nous fixent du regard et un jour entre nous s'envoleront
Jean Boisjoli Envol Vol. VII n°4 1999 |