Ici les millénaires s'agenouillent
Au bord du puits gardé par les ramiers bleus
Ne cherche plus ô voyageur dans le jour droit
L'aérienne couronne
Le désert a perdu sa tiare
Sa douce épine son vénérable
Seule au fond de la terre l'ignore
Une eau tremblante encore de l'ultime assaut
Des racines
Dès lors ô frère où déposer notre ombre
Si c'était là l'éternité
Plus aucune boussole plus rien
Qui retienne le cœur de se perdre
Dans l'étincellement des vents
* Acacia épineux qui fut sottement ou accidentellement détruit en 1973. En plein désert, vieux d'à peu près deux mille ans, il servait de repère et de point de rencontre pour les caravanes. Ses racines puisaient l'eau à 36 m de profondeur, comme l'atteste le puits creusé dans son voisinage. |
Anne Perrier
Œuvre poétique
1954 - 1994
L'Escampette, 1996