Il y a des arbres qui jettent leurs rudiments d'ombre
comme quelques flèches aveugles
droit dans les yeux du promeneur.
Qui élèvent leurs ombres aux yeux cousus,
comme s'ils dressaient des faucons,
et les posent sur le gant en maille
des évènements quotidiens.
Il y a des arbres qui tombent dans les ravins,
dans les fosses communes, s'égarent.
Seules leurs ombres flottent par-dessus,
tremblent comme quelques généraux
jetés d'un avion au-dessus de l'océan,
comme les doigts d'une main coupée, d'une main cachée
entre les rondins que ramènent les trains.
Il y a des arbres qui ne connaissent pas la noyade, les mâts
les sibéries, les cercles clarke.
Linda Maria Baros
Bacchanales n°47 - novembre 2011
Revue de la Maison de la poésie Rhône-Alpes