Fort de ses nobles fruits ronds et bleus dans les branches,
il m'attire. Ne se plaint pas
d'être ainsi au bord du champ
avec ses présents au mois d'août,
oui, aucune plainte ne me saisit !
Je ne lui envie pas les vents
chargés de pluie et la visite
des pies et mésanges dans un concert de ramages.
Pour le plaisir des yeux du grand-père
et la joie de la grand-mère,
il était déjà là.
Dans vingt ans
quand je serai mort,
tu ne dois pas encore mourir.
J'aimerais qu'il y ait une légende
racontant que je me lève
en été de la tombe
pour goûter alors des quetsches mûres,
ni vu ni connu.
19.01.2012 / 20.01.2012
Johannes Kühn
À qui appartient ce long cortège de nuages blancs
Traduit de l'allemand par Joël Vincent
Cheyne, 2015
Zwestschgenbaum
Blaue, runde Edelfrüchte in den Zweigen
lockt er mich. Keine Klage,
dass er so am Feldrand steht
mit seinen Gaben im August,
befällt mich, keine Klage!
Ich gönne ihn die Winde
voll Regen und der Elstern
und der Meisen klingender Besuch.
Grossvaters Augenweide,
Grossmutters Freude
war er schon.
Noch nicht in zwanzig Jahren,
wenn ich tot bin,
darfst du sterben.
Ich möchte, dass es eine Sage gebe,
dass ich im Sommer
aus dem Grab aufsteh
un dann reife Zwetschgen koste,
von niemandem gesehen.
Johannes Kühn