Enchevêtré d'eau et de branches
Qui est entré dans ce jardin dont l'ombre a refermé les portes
Et quel fleuve avons-nous passé, quel seuil
Quel reflet sans retour ?
Je pénètre un royaume obscur où les feuilles font un bruit d'astres
Ivre, ébloui de ce regard qui germe au terreau de ma nuit.
La tristesse est tombée de moi,
— la mort et la désespérance :
Je suis un arbre de l'été, verdoyant au fort des chaleurs
Parce qu'une main sur mon front a fait le signe des enfances
Je prête racine au matin sur quoi va se fonder le jour.
Luc Bérimont
L'esprit d'enfance
Les éditions ouvrières, 1980