La haute branche de l'acacia
Te suffira pour ta demeure.
Tu t'y poses, te laissant bercer
Par on ne sait quelle liesse.
Pour avoir mordu la poussière,
Tu savoures les tendres feuilles
Que tu picores une à une,
Riches d'on ne sait quel lait.
La haute branche d'acacia
T'est tremplin pour t'envoler.
Tu te livres à corps perdu
À l'appel d'un subit rai
Que t'importe le coup
du chasseur de cailles.
François Cheng
La vraie gloire est ici
Gallimard, 2015