On ne fait pas le tour de la question, comme on dirait d'un arbre, d'une chose fichée en terre qu'on abandonne au passage. C'est elle qui nous suit, nous tient par les épaules, nous courbe ou nous redresse à hauteur de l'ombre. Passé l'enfance, on fait encore semblant d'écarquiller le visage, de s'émerveiller, et l'on ne cesse de fouiller le paysage sans réponses : le soleil, les arbres centenaires, les éboulis millénaires... on voudrait que ça rime Et quand, à force de silence, le ciel nous fait honte, on baisse les yeux vers la terre, celle qui coupe la parole aux morts. |
Bruno Berchoud
Comme on coupe un silence
Le dé bleu, 2000