Tour de reins d'un arbre
contre le vent.
L'arbre aux feuilles hachées.
Son ombre
sur l'éventrement d'un balcon, un clair matin de guerre.
L'arbre sec
où pendre l'un, crucifier l'autre.
L'arbre à sorcières
avec un fœtus entre ses racines.
Les arbres arc-boutés
corps dans les herbes
où glisse la couleuvre, avec sa tiédeur méconnue.
Les ocelles de la couleuvre
on ne les sépare pas de sa peau
ni le nœud d'arbre
de sa bouche invisible, profond dans la terre.
L'extase est le contraire du bonheur. C'est âpreté dans bise fraîche.
Marie-Claire Bancquart
La paix saignée
précédé de Contrées du corps natal
Obsidiane, 1999