Face à la montée grave de la sève
La nature se disculpait avec le geste doux des arbres
Un étrange jardin marchait en nous
Tressé d'eau, de lueurs et d'ailes
Il n'y aurait rien à redire au monde
Si tout avait l'odeur des jonquilles au printemps
Si la fragilité féroce des bourgeons
Restait cette fumée
Ce brouillard de feuillages
Et d'herbe à peine née
Appuyé à ton flanc.
Luc Bérimont
Le sang des hommes
Poèmes, 1940-1983
Éditions Bruno Doucey, 2015