Grands arbres, plaignez les soupirs d'un malheureux par ses désirs.
Je la voudrais ici, grands chênes, vous écoutant près de mon cœur.
Dans la nuit noire de ma peine, l'obscure nuit de mes douleurs,
chênes, les vents tirent de vous des chants si plaintifs et si doux
qu'ils m'enchantent et bouleversent. Arbres, vos cœurs inhumains percent
mon cœur, ce cœur tout rempli d'elle, qui près de lui voudrait sa belle...
Grands arbres, plaignez les soupirs d'un malheureux par ses désirs.
Paul Fort
Ballades françaises
Flammarion