Les lilas sont étoiles
que le printemps mûrit
des larmes qui dévalent
dans les jardins remplis
du bruit des ateliers.
Ce sont gorges mouillées
aveux et puis silence
dans les soirées rouillées.
Il faut gagner sa vie
le matin au travail
loin des lilas en pluie,
tous les jours retourner
par le même chemin
vers l'usine enrouée
avec un cœur déteint
et le corps embrouillé
de larmes et d'envie
et les yeux fatigués.
Pigeons pris à la nuit
vous mangez notre vie
lilas des jours sans pluie.
Georges Haldas
Poèmes de jeunesse
L'Âge d'Homme, 1997