Tronc de chêne et puits de miel
Le chêne pousse, et dans le chêne un puits
Si les amis s'entendent, la vie est belle.
Je me penche et puise le miel
Et toi, en bas, aide-moi. Ça poisse...
Compagnons d'armes, vous m'avez suivi,
Ne brisez jamais notre entente
J'ai quelque chose à vous dire.
L'homme calme, pacifique et sans haine
Est une rose venue dans le désert.
Mais le parjure est un scorpion
De haine, il se piquerait lui-même.
Parfois, grimpé sur un bon cheval
Je passe la limite de mes terres
Pour m'abandonner au rêve
Vider mon esprit de tout poison de malheur.
C'est le lot des arbres solitaires
Colosses dressés dans la plaine
Le vent ne les couche pas, il joue avec leurs feuilles
Et les bourgeons sont à couvert.
Pour saisir la comparaison il faut un peu de finesse :
Les khan dominent, tant que le peuple les tolère
Pour une proie ils passent le gué
En cas de banqueroute ils volent le riche.
N'oublie pas : l'antilope, sa maison, c'est la plaine
Pour le preux, c'est la guerre. Le lion a le cri
Comme lui fondez sur l'ennemi !
Alors nous verrons bien ce qui nous attend.
Makhambet Utemissov
L'armoise rouge de la steppe
Poèmes Kazakhs
Texte français de Jacques Jouet
Caractères, 2003