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Non loin de l'abbaye, à Landévennec
Pour Gilles Baudry
Les arbres pommier mort
Dans le vent d'hirondelles
La mer se retire laissant
Murmurer le sable des regards.
Les arbres combien de voyages
Et je ne l'ai jamais quitté
Ce verger intérieur descendant
Doucement vers la laisse des marées.
Les arbres mais au fil du temps
La forme du pommier mort
S'est effacée de mes paupières
Pour se confondre avec les mots.
Les arbres du pommier mort
Traquer la forme en moi perdue
Et chercher de toutes ses floraisons
La trace plus incertaine encore.
Les arbres il est maintenant
À terre sous les herbes de l'oubli
Cet arbre dont je cherche la forme
Éperdument de poème en poème.
Les arbres forme perdue
Du pommier mort qui sème
De printemps en printemps
Dans l'oubli le plus vivant.
Jean-Pierre Denis
Me voici forêt
Le Passeur Éditeur, 2014