À Grace Hart Crane
De verts bruissements, plus-que-royales, des charités
Cascadent sans hâte de la tour murmurant sa clarté.
Dans le flux de midi où flambent les aspérités,
J'ai vu le plus gracieux anachorète du soleil grimper
Haut comme à force de communier, an après an se soustraire
À la terre mangeuse ou à ce qu'oncques porte la terre,
Et ce tronc gris, éléphantesque, relever
Ses limbes qui soupirent en replis éthérés.
À jamais infertile, par-delà ce surplus
De sueur que la jungle presse d'un amour brûlant,
Avec ses vrilles, jusqu'à sceller notre souffle d'agonisant —
Il paît les horizons, fusant par-dessus
La mortalité — ascension d'émeraudes éclairée —
Fontaine à son salut, couronne en vue devant —
Désentravé, gracieux en sa hauteur azurée,
Comme s'il s'envolait au paradis d'un même élan.
Hart Crane
L'Œuvre poétique
Traduit de l'américain par Hoa Hôï Vuong
Arfuyen, 2015
Royal Palm
For Grace Hart Crane
Green rustlings, more-than-regal charities
Drift coolly from that tower of whispered light.
Amid the noontide’s blazed asperities
I watched the sun’s most gracious anchorite
Climb up as by communings, year on year
Uneaten of the earth or aught earth holds,
And the gray trunk, that’s elephantine, rear
Its frondings sighing in aetherial folds.
Forever fruitless, and beyond that yield
Of sweat the jungle presses with hot love
And tendril till our deathward breath is sealed —
It grazes the horizons, launched above
Mortality — ascending emerald-bright,
A fountain at salute, a crown in view —
Unshackled, casual of its azured height,
As though it soared suchwise through heaven too.
Hart Crane