1.
Tchak tchak — abat-on les arbres ?
c’est l’oiseau qui chante — ouac ouac !
Sortant de la vallée paisible
il rejoint la cime des hauts arbres.
Ouac fait son cri…
il attend la réponse d’un camarade.
Un oiseau puis l’autre :
l’un appelle délibérément son camarade.
Et quant à l’homme, ne doit-il
pas chercher à se faire des amis ?
Les dieux l’écouteront
à la fin : harmonie et paix.
2.
Tchouk tchouk — abat-on les arbres ?
on débouche l’alcool blanc !
L’agneau est gras déjà,
il faut vite inviter mon père.
Autant qu’il ne vienne pas
si je ne l’accueille pas comme il faut :
Tout est nickel, arrosé, balayé —
les huit paniers d’offrandes sont disposés.
Le mâle est gras déjà,
il faut vite inviter mon oncle.
Autant qu’il ne vienne pas
si je risque d’être dans mon tort.
3.
Abat-on les arbres de la colline ?
l’alcool blanc coule à flot.
Paniers et vases sont offerts,
toute la fratrie est présente.
N’importe qui perd la vertu
quand les provisions viennent à manquer.
Quand j’ai de l’alcool je le filtre,
quand je n’en ai pas je l’achète.
Bam bam — le tambour c’est moi,
doum da doum — qui danse ? c’est moi.
Tant que nous en avons le loisir,
buvons, buvons cette liqueur !
Traduction par Pierre Vinclair
伐木丁丁,鸟鸣嘤嘤。出自幽谷,迁于乔木。嘤其鸣矣,求其友声。相彼鸟
矣,犹求友声。矧伊人矣,不求友生?神之听之,终和且平。
伐木许许,酾酒有藇!既有肥羜,以速诸父。宁适不来,微我弗顾。
於粲洒扫,陈馈八簋。既有肥牡,以速诸舅。宁适不来,微我有咎。
伐木于阪,酾酒有衍。笾豆有践,兄弟无远。民之失德,乾餱以愆。有酒
湑我,无酒酤我。坎坎鼓我,蹲蹲舞我。迨我暇矣,饮此湑矣。
Shijing (le classique des vers chinois, qui date de plusieurs siècles avant Confucius)