on peut vivre
un arbre le chante
un oiseau l'écrit
dans le ciel des usines
on peut vivre
deux yeux promettent
la pause et la fête
le pain et le délire
on peut vivre
un enfant prophétise
le blé voltige
autour de sa chair de juin
les bêtes sont neuves
et les mots délivrent
les chiens sautent par-dessus les vagues
le poème coule blanche salive
tu danses sur le chemin
et tu portes au cou la montre de l'ancêtre
la robe torrent et jasmin
fait semblant de cacher ton corps
un oiseau écrit
un arbre chante
pourquoi faut-il que la mort
dévore plumes et feuilles.
André Laude
Œuvre poétique
Éditions de La Différence, 2008