Un arbre fuselé scande le paysage de son exclamation. Le peuplier veut s'élancer toujours, et son feuillage pépie de lumière. Souvent à plusieurs, et côte à côte, ils se fondent en rideau. Ils soulignent alors, comme des cils, le regard d'un étang, ou filtrent les clins d'œil d'un ruisseau. C'est l'appel le plus aigu, le lien le plus vibrant que la nature ait tracé entre terre et nuage. Un souffle sans cesse l'habite, et dans la plaine un clocher lui répond. |
Philippe Jones
Poésie 1944-2004
La Différence, 2005