17 avril 2020 5 17 /04 /avril /2020 11:00
                         Chopo muerto

 

Vieux peuplier,

Tu es tombé

Dans le miroir

De l'eau dormante,

Inclinant ton front

Devant le couchant.

Ce n'est pas le rauque ouragan

Qui brisa ton tronc,

Ni la lourde hache

Du bûcheron

Qui sait que tu dois

Renaître.

 

C'est ton esprit puissant

Qui a réclamé la mort

Lorsqu'il s'est vu sans nid, délaissé

Par les jeunes peupliers du pré.

C'est que tu étais assoiffé

De pensées

Et que ton énorme tête centenaire

Solitaire

Épiait les lointaines

Chansons de tes frères.

 

En toi tu conservais

Les laves

De la passion

En ton cœur

La stérile semence de Pégase.

La terrible graine

D'un amour innocent

Pour le couchant.

 

Quelle désolation

Pour le paysage

Que le héros des bois

Sans ramage !

 

Tu ne seras plus le berceau

De la lune,

Ni le rire magique

De la brise,

Ni la canne d'un astre

Chevalier,

Tu n'auras plus de printemps

En ta vie,

Tu ne verras pas les semailles

Refleurir.

Tu seras le gîte des grenouilles

Et des fourmis.

 

Tu auras pour cheveux blancs

Les orties

Et un jour le courant

Souriant

Emportera ton écorce

Tristement.

 

Vieux peuplier,

Tu es tombé

Dans le miroir

De l'eau dormante.

Je t'ai vu sombrer

Dans le crépuscule

Et j'écris pour toi cette plainte

Qui est aussi la mienne.

¡Chopo viejo!
Has caído
en el espejo
del remanso dormido,
abatiendo tu frente
ante el Poniente.
No fue el vendaval ronco
el que rompió tu tronco,
ni fue el hachazo grave
del leñador, que sabe
has de volver
a nacer.

 

Fue tu espíritu fuerte
el que llamó a la muerte,
al hallarte sin nidos, olvidado
de los chopos infantes del prado.
Fue que estabas sediento
de pensamiento,
y tu enorme cabeza centenaria,
solitaria,
escuchaba los lejanos
cantos de tus hermanos.

 

En tu cuerpo guardabas
las lavas
de tu pasión,
y en tu corazón,
el semen sin futuro de Pegaso.
La terrible simiente
de un amor inocente
por el sol de ocaso.

 

¡Qué amargura tan honda
para el paisaje,
el héroe de la fronda
sin ramaje!

 

Ya no serás la cuna
de la luna,
ni la mágica risa
de la brisa,
ni el bastón de un lucero
caballero.
No tornará la primavera
de tu vida,
ni verás la sementera
florecida.
Serás nidal de ranas
y de hormigas.

 

Tendrás por verdes canas
las ortigas,
y un día la corriente

sonriente
llevará tu corteza
con tristeza.

 

¡Chopo viejo!
Has caído
en el espejo
del remanso dormido.
Yo te vi descender
en el atardecer
y escribo tu elegía,
que es la mía.

 

 

 

 

 

Federico García Lorca

Œuvres complètes

Gallimard, 1991

SG

 

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