Je ne m'efforce ni à penser ni à réfléchir
j'écoute seulement l'arbre
isolé dans son silence
taillé dans le bleu
j'écoute le son de l'arbre avec sa gangue
et ses racines dans le bleu
le son arraché aux strates
les plus profondes du ciel
à ce son invisible
j'attache mon corps
et j'accorde
mes pas
les battements de mon cœur et mon silence
suis-je encore capable
de deviner les échos de la forêt ?
les signes les respirations
les éclaboussures
l'entourage invisible de
mon passage dans le désert ?
là où il n'y a rien
il y a des tempêtes qui font trembler l'univers
comme une petite maison à la campagne
l'arbre de la lumière sans nom
est la grotte
sans dimension et sans mesure
qui dépasse notre dessin inachevé
Luis Mizòn
Marée Basse suivi de Six Arbres
Æncrages & Co, 2012