Le parfum des tilleuls lui vient par bouffées comme l'espoir du vieux tronc du désespoir. Souvenir léger d'une infusion un soir d'enfance et de gros rhume. Ou d'un retour sous les grands arbres dans le bol des ténèbres.
Dehors, on respire un luxe de liberté. Une longue prairie à flairer en tous sens. Une ivresse à nous faire tituber dans les barbelés. Ainsi rejoint-on ceux qui reniflent la vie à petits coups et la senteur pauvre d'un rêve coupé court.
Mais la tendresse est l'effluve tenace qui nous lie. Elle aussi nous grise. |
Jeanine Salesse
Une anthologie immédiate
par Yves Deluy
Fourbis, 1996