L'arbre bientôt restera seul,
Et dressera sur le ciel vide
Ses bras de squelette intrépide.
Puisque des feuilles le linceul,
Déjà découpé de naissance,
Confirme, la saison venue,
Une destinée bien connue
Et qui ignore la décence.
Et puisque des oiseaux le vol
Va se séparer du feuillage
En essaim de pensées furtives.
Donc entre le ciel et le sol
L'esprit de l'arbre se partage
En rêves qui au vent dérivent.
Stéphane Jardin
Le Point du jour
100 poèmes et dessins
de 23 jeunes artistes
Maison de Poésie, Paris, 1998