Dansant le bleu
l'écorce boit le ciel
Un visage à tâtons se cherche
dans le bouleau et ses racines
décodant d'inquiétants messages
visage sans chair et de cendre
qui tremble qu'on le reconnaisse
dans ce pays dont la mémoire
ne sait plus que trahir sa peine
Y brûle des charniers
un midi de chaux vive
Mais la feuille prête serment
à l'écorce qui s'ouvre au ciel
et persiste à battre une veine
où se propose de couler,
plus proche, chaque jour nouveau
du lieu que sans relâche il nomme
Jean-François Verdonnet
Phréatique, langage et création
n°70, 1994