Peut-être suffit-il de planter contre sol Les paumes pour que germe un arbre au fond de l’homme, Un arbre d’étendue qui ruinera la chair Plus insidieusement que le figuier la pierre.
Ils cohabiteront pendant plusieurs saisons, Partageant le feu, l’air, hébergeant les oiseaux, Puis l’arbre finira par gagner sur le corps, Empiètera sur l’œil comme un ru qui déborde.
Crue debout : tu seras submergé par les branches, Des bourgeons nicheront dans chacun de tes membres, Tes mains multipliées s’agrégeront au chêne.
Tu seras végétal de la même façon Que furent minéraux les hommes des cavernes : Mais plus l'ocre, le ciel aura seul ta foison. |
Lionel-Édouard Martin
Dire migrateur
Tarabuste, 2008