Mélèzes fins sur le ciel, fumée rousse
De bois mouillé, brouillard
Où naissent les lumières de la ville
Toujours plus proches de la forêt.
Faut-il reprendre le dialogue avec ce double
Déjà lointain, bouche de feuilles mortes,
Et qu’on retrouve à la terrasse d’un café,
Seul dans la nuit parmi les tables renversées,
Les chaises vides, les carrefours du vent ?
Je suis si las du dialogue avec les ombres,
Je donne tout pour un monde vivant,
J’aime la chambre douce aux visages amis
Près d’un feu de sarments limpide comme une rose.
Dehors pourront errer tous les sangliers noirs
Raclant le tuf de leurs sabots pourris d’averses,
Je resterai fidèle au feu, à la promesse,
Comme le jour sur le sommeil chante victoire.
Jean-Pierre Schlunegger
Œuvres
1968