Dans le marais, je pêche loin de tout. Quand la pluie commence, je cherche le peuplier le plus gros et je m’accote au tronc. Longtemps, nous restons secs.
Parfois, lorsque le vent bouscule, il me pousse un peu pour me prévenir. Je sais qu’il ne tient à rien, qu’il pourrait basculer. Au point où nous en sommes, je me colle à lui, je lui parle. La grande bataille qu’il livre pour nous deux l’empêche de répondre. |
Georges-L. Godeau
Le Bon Temps
NRF Gallimard, 1994