Les bois en hiver sont de légers voiles qui laissent filtrer la clarté des nuits : l’ocellement noir des boules de gui seul y interrompt la vue des étoiles.
Je le savais bien ; pourtant me voici ce soir d’hiver à l’orée blanche de neige et, sur ce tertre assis, je vois nos arbres et j’ai le cœur serré.
Celui-là tout proche, en avant et seul, ouvre dans la nuit des branches si fines que la voie lactée y tremble argentine, sauf que le gui noir y pose son deuil.
Ma vie est un arbre ainsi constellé, laissant toujours voir le ciel à travers l’entrelacement des heures légères — sauf aux noirs jours de peine qui l’ont trop désolé !
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