L'arbre que peignent tour à tour l'étoile et la lune lorsque l'ombre apaise la pierre et le sable ; L'oiseau qui se purifie en chantant aux secrètes fontaines de l'aurore, Sont les gardiens bénévoles des cités. Ils éventent les desseins de la tempête et de la mer, Mais la mer et la tempête ne le savent pas. L'arbre est casanier, modeste et discret ; L'oiseau semble passer les saisons à poursuivre l'écho de sa voix. Jadis l'homme leur portait offrandes et prières. Ils ne sont plus que fioritures pour contes et légendes. On les transperce de flèches, on leur jette la pierre ; Mais les pierres et les flèches des cités oublieuses retomberont un jour sur elles-mêmes et sur leurs enfants. |
Fatho-Amoy
L'Afrique noire en poésie
Gallimard, 1986
© Elizabeth Gilbert
Un oiseau capturé