Les forêts ont placé leurs secrets en berne,
je les traverse de bout en bout
pour les faire crisser de vie,
leur faire dire une joie.
Et nos regards glissent vers ce qui déjà a été vu,
il n'y a rien près des lisières
qu'un peu de terre, quelques herbes mouillées.
Rappelons-nous le chant chanté à l'unisson
de ces hommes sans lieu,
penchés sur leurs genoux
et qui attendaient de l'aurore
l'apparition de soleils frappant les arbres.
Chaque arpent de terre s'incline
si nous cultivons le jour
pour attribuer à cet arpent une couleur
de vie lumineuse.
Le long chemin jusqu'ici
est le miroir de cette vie palpable
dans les arabesques
de l'aube et les formes ondulées,
naissantes, du jour jusqu'au couchant.
Un autre chant vient toujours
du chemin et sans cesse je l'écoute.
Henri Bihan
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La griffe, 2015
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