Térébinthe, ton rêve était plus vert
que la pluie de l'herbe où passe
dans mes souvenirs, l'amour qui enlace
tes feuilles au ruisseau fugace.
Ton feuillage pleurait comme le saule.
Tu étais plus grand, aimable et prisonnier
dans le jardin, que le ciel de février,
que le Sarand
dans les ondes de son lit.
Ah, combien de fois ai-je admiré les vers
dispersés du Rubaiyat d'Omar-Khayyâm
et la triste rosée de diamants
que les amants aimaient la nuit
dans tes branches, et les larmes et la joie
que ton feuillage à l'amour promettait.
Silvina Ocampo
Poèmes d'amour désespéré
Traduction de Silvia Supervielle
José Corti, 1997
El aguaribay
Aguaribay, tu sueño era más verde
que en la hierba la lluvia donde pasa,
en mis recuerdos, el amor que enlaza
tus hojas al arroyo que se pierde.
Tu follaje lloraba como el sauce.
Eras más grande, amable y prisionero
en el jardín, que el cielo de febrero,
que el Sarandí en las ondas de su cauce.
Ah, cuántas veces admiré los versos
del Rubaiyat de Omar Kaiam, dispersos,
y los rocíos tristes de diamantes
que amaban en la noche los amantes
en tus ramas y el llanto y la alegría
que al amor tu follaje prometía