Cyprès, vous n’êtes pas arbres de cimetière
Comme vous le pensez
Vous qui montrez le ciel de votre index austère
Sans jamais vous lasser.
Votre zèle touffu, sa sibylline pointe,
De loin comme de près
Sont avec les vivants, l’indifférence est feinte
Qui s’ouvre aux nids secrets.
Ne vous reprochez pas votre métaphysique
Quand vous savez si bien
Par cet unique doigt d’une invisible main
Devenir pathétiques.
Jules Supervielle
Œuvres poétiques
Naissance
Bibliothèque de la Pléiade
Gallimard, 1996