L'arbre dont j'aimais le feuillage
Est mort à la fin de l'été,
Je n'en connaîtrai pas l'ombrage
Et ne l'entendrai plus chanter.
Le vent oubliant ses caresses
Soufflera sans faire de bruit,
L'oiseau fidèle à ses promesses
N'y pourra plus faire son nid.
Quand le printemps viendra, la sève
Ne nourrira pas de bourgeons,
Avant que l'hiver ne s'achève
Les touffes de gui périront.
Au soir tombant les branches nues
Dressent au ciel leurs bras noircis
Implorant les âmes perdues
Qui reviennent hanter la nuit.
L'arbre dont j'aimais le feuillage
Est mort à la fin de l'été
Comme sont morts les chers visages
De nos amours du temps passé.
Roger Bonhomme
Vers le soir
Les Paragraphes Littéraires de Paris, 1976