8 décembre 2014
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L'ombre des jours sordides et le plomb verdi des années sans soleil, les saules vidés de leur chair, leur écorce si légère et tellement penchée sur l'eau morte que les petits enfants même n'osent la toucher de peur qu'ils ne s'évanouissent ensemble dans le miroir des jours endormis.
Un vieil homme les conduit, qui a vu la naissance des arbres et la fraîcheur du feuillage, sa mémoire est fidèle mais il y a des mots qui doivent rester au fond du coeur, au fond des eaux pour toujours.
Les taches colorées qui frissonnent à la surface sont des souvenirs qui se souviennent et qui chantent et qui pleurent et qui sonnent les cloches du renouveau et qui sonnent le glas des défuntes ardeurs.
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Maurice Blanchard
Les Barricades mystérieuses
Gallimard, 1994
SG