Il y avait dans cette forêt un tel frémissement, comme de cloches vides caressées par le feuillage, il y avait un tel renversement de la vie que les grands arbres portaient leurs racines en diadème, que des fontaines jaillissaient des cimes dansantes et que je me voyais étendu sur mon lit de feuilles jaunies, parcourant le monde sous un ciel immobile dont la solidité incontestable avait emprunté son chagrin au parfum des fées, à la profondeur des mers et des c urs ardents, et ce fut la flamme qui s'éleva, la flamme qui se nourrit de la flamme. Le ciel et la cime des arbres couvrirent ta nudité et tout redevint rouge quand mes yeux furent crevés. |
Maurice Blanchard
Les Barricades mystérieuses
Gallimard, 1994