Les enfants se figurent la mort comme une accumulation
d'ombres entre les arbres : une cachette
pour tout ce que les adultes ne peuvent nommer.
Pourtant, ils se pressent pour ne pas manquer le rendez-vous
au fond des bois, au point de rencontre des lignes parallèles,
là où tout est modifié de son propre
élan
modifié même si nous disons transformélévrier en chevreuil, rires en peau et os.
Et personne ne survit à la chasse : bien que les hommes rentrent
en groupes de trois ou quatre, le visage rendu inexpressif par le froid,
ils n'atteigent jamais vraiment ce qu'ils semblent être,
laissant au c
ur de la forêt une tournure de phrase ouune chanson de leur enfance, penchés sur la proie qui tressaille,
ils attendent, tandis que leurs couteaux transpercent le sang
comme du beurre ou de la soie, que le c
ur s'arrête.
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The hunt by night
How children think of death is how the shadows
gather between the trees: a hiding place
for everything the grown-ups cannot name.
Nevertheless, they hurry to keep their appointment
far in the woods, at the meeting of parallel lines,
momentum,
altered, though we say transformedgreyhound to roebuck, laughter to skin and bone;
and no one survives the hunt: though the men return
in the threes and fours, their faces blank with cold,
they never quite arrive at what they seem,
leaving a turn of phrase or a song from childhood
deep in the forest, bent to the juddering kill
and waiting, while their knives slip through the blood
like butter, or silk, until the heart is still.
John Burnside
Chasse nocturne
The hunt by night
Traduit de l'anglais (cosse) par Françoise Abrial
Meet, 2009