On pénètre dans l'oasis en longeant une ville morte : maisons de boue séchée où des réfugiés palestiniens vécurent quelque temps avant de repasser le Jourdain. La terre est mauve et sèche ; la poussière flambe au soleil.
On sort de l'oasis en longeant une ville morte : un autre camp abandonné. Entre ces deux fantômes nés de la peur et de l'aridité, mûrissent les citronniers de Jéricho, irrigués d'eau vive. Voisins des hibiscus et des bougainvillées, ils méprisent, de tous leurs fruits, le désert qui les entoure, et quand l'air devient trop brûlant, ils thésaurisent la fraîcheur dans les pores serrés de leurs petites feuilles lumineuses. |
Jean Orizet
La Cendre et l'Étoile
Le cherche midi, 2005