Ô Voyageur, mon Sang,
Découvre la blessure inouïe de la ville
Dans l'écho de tes pas
Enveloppé deux fois dans son manteau
Descends, par ses méandres et ses pavés gercés
Vacant, sous la poussée noueuse des ancêtres
Drague les fonds du ravin féodal
Car, sur la lèvre du temps
Rien ne fera plus tendre le baiser de l'aube
Ô Voyageur exténué
Coule ta cendre aux creux des porches
Ausculte ton courage
La raison des Barons
Et les mains des heurtoirs
Gantées de la poussière des ombres
Lors tu sauras
Pourquoi ton arbre est un cyprès.
Jean-Louis Depierris
Poésie 1, n°19
Septembre - octobre, 1971