à Madeleine André-Séverac
Cigales,
les oliviers ont des fruits jaseurs,
feuilles grises, mouches grises,
cendreuse musique.
Le soleil vole,
pas une aile,
un incendie,
et la voix rauque
dans un ver noir
de l'amour.
Deux flaques troubles
dans les épines
d'une eau sensible,
deux olives blanches
sous l'olivier,
deux gouttes de cire
du cierge nu,
deux grains du désert,
deux poussières
de l'herbe noire.
Et voici :
l'eau s'assemble,
cigales éteintes,
soleil de silence,
un cri de meurtre
déchire sa plainte,
l'huile bout
dans les olives.
Alain Borne
Poésie 1 n°123-124
Avril-juin 1985