Comment arrive l'idée du bourgeon ? Dans le germe même de la pensée de vous, arbres, sont les cycles éternels de la fantaisie de vivre croître se feuillir laisser choir les feuilles lasses et dormir et croître encore et donner vie alentour et lutter contre...
Que te murmure le sang dans les oreilles et aux tempes quand c'est aux environs de février que dans le bois encore desséché court le bruit d'une vie qui recommence et, obscure, gémit dans les animaux sans sommeil, s'agite dans la mer et, par-delà la mer,...
Le bonheur est un arbre au milieu de la plaine Rien ne le protège de la foudre Mais il s'est élevé et le voici plein de fruits Pourquoi donc tous ceux que j'aime Ne sont-ils jamais ensemble Ô les pommes acides du plaisir Cueillies en cachette au verger...
De ta tige détachée, Pauvre feuille desséchée, Où vas-tu ? — Je n’en sais rien. L’orage a brisé le chêne Qui seul était mon soutien. De son inconstante haleine Le zéphir ou l’aquilon Depuis ce jour me promène De la forêt à la plaine, De la montagne au...
Ode en vers baïfins ₂ Je te revois, ô bois Lambert, dans la douceur de mes pensées, Les mouvantes frondaisons de rayons tremblants traversées, Les oiseaux qui se jouaient auprès de tes sources glacées, Les fantômes d'arbres morts qui nous écartaient du...
Le prunus dans la cour de l'école arraché par la bourrasque dans la nuit finit sa vie anonyme : quelques branches sur notre table et c'est pourtant un don que nous murmure encore la neige rosée des fragrantes corolles — lumière éclose aux petits ongles...
De ce lierre, qui en cheminant se noue et dans son vert labyrinthe enserre la stature du peuplier qu'il attaque et dont par ses caresses il cause la ruine, la vue, au charme du feuillage attentive, ne peut distinguer s'il embrasse ou enchaîne : seul le...
Mon corps est une plante que la terre a faite pour donner un nom au désir Je fais du bruit en te mangeant j'ai l'énorme convoitise des racines je suis une racine de mélèze qui plonge Tu es ma fente de roc la terre savante sous mes dents de plante je te...
Tels des bouquets de confetti, grains de soleil tombés des nues, les mimosas le long des rues, disent le temps des travestis, De leur air mousseux, qu'atténue un feuillage grêle, assorti, la foule grise a réparti entre ses bras la bienvenue. Dans un parfum...
Ô l'ange noir qui tout bas sortit du cœur de l'arbre, Lors que le soir, doux compagnons nous jouions Au bord de la fontaine bleuâtre. Calme était notre pas, les yeux ronds dans la brune fraîcheur de l'automne, Ô douceur pourpre des étoiles. Mais celui-là...
Des noires forêts de l'Irati aux marbres d'or du Marboré, soit cette résonance ma très certaine habitation. Quand mon corps sous les neiges n'aura plus même mémoire de chevauchées ni de batailles, mais seulement rumination d'humus et de racines, soit...
De la sciure maintenant que la terre envahit, une fois dépecé l'arbre abattu, mais sa vraie trace, on demeure à l'écart en pressant les poings, en les relâchant, ce vide entre les immeubles dont il atteignit les toits, ce vide en la poitrine : tu dirais...
Je ne sais pas nommer les arbres Mâchouiller un coin de feuille Gratter l'écorce avec des ongles sales Parcourir la griffure des branches hautes Écraser l'insecte contre le tronc Creuser le moussu de la terre Me frotter au rugueux de l'écorce Suivre l'ombre...
Voici venir l'arbre, c'est l'arbre de l'orage, l'arbre du peuple Ses héros montent de la terre comme les feuilles par la sève, et le vent casse les feuillages de la multitude grondante, alors la semence du pain retombe enfin dans le sillon. Voici venir...
Dans la forêt des rois Un arbre à huile dilo, un lotus nez de cochon, une fleur aube bleue Arbres perroquets. Baies de pigeons. Alstonia pour fabriquer des allumettes Brindilles de munamal pour se curer les dents La feuille d'ola sur laquelle composer...
Je me rappelle : ce visage éperdu Dans l'ombre, dans l'attente de la lumière ! Ces yeux dans la durée anxieuse, ces mains Que désarme la mort attentive, éployée Infiniment sous la voûte du ciel ! Des cloches à mi-voix brisaient toute constance Et l'automne...
Le saule pleureur. C'est parce que ses branches tombent au sol et semblent se lamenter qu'on l'a nommé ainsi. Si ses branches avaient poussé sur les côtés ou en hauteur, on ne l'aurait pas pour autant appelé "saule rieur". Non. On lui aurait taillé sa...
I Oui, j'ai lu la Forêt, étage après étage. Je me suis ancré dans le nœud de ses racines, dans l'aubier de son aubier, dans le parfum de son parfum. Avec les yeux du lynx, l'ivresse de la grive, je l'ai feuilletée, saisons après saisons. Rugueux en sont...
Forêt givrée, forêt gelée je te redécouvre après une longue désertion. Tu es figée de peur d'altérer l'éclat de myriades de petits cristaux qui font ta magnificence mais je te reconnais. Jamais tu ne parus plus belle et plus lointaine rêve d'un soir de...
Nuit maternelle, tu frappais Qui cherchais-tu parmi les arbres ? Le haut mur de bûches a cédé, atteint au ventre Parfois fulgurait sous l'éclair un appel à goût de racines Le vieux bouleau mimait en vain l'ancien jaillissement L'espace Un poing le plaquait...
Forêt c'est quand arbres mêlés dorment ensemble. Cent mille tendres s'enlaçant en forêt de gestes tant fraternels. C'est un arbre pour chaque pas. Forêt ton cœur forêt mélèzes Forêt sous neige, Sainte feuillante. Et quand l'Avril, forêt ruisseau forêt...
La feuille se lève, c’est l’aube incertaine, c’est le temps des fous. Fou, je veux bien être, c’est être prophète, c’est être vivant. La feuille se lève, une autre la suit. Ce double soleil créant le zénith brûle les robots et les cloisons d’or. Ses rayons...
Quel est cet homme universel qui se cache dans les racines ? Quel est ce si profond secret vivant au cœur de ces Dieux morts Et qui, dans le silence des nuits anciennes d'avant l'homme Appelle et reconstruit le monde par le miracle de la voix ? Forêts,...
Le pêcher sous les fleurs explose, Toutes ne viendront pas à fruit, Lumineuse écume de roses Sur l'azur où la nue s'enfuit. Fleurs aussi montent mes pensées, Cent par jour... Laisse-les fleurir, Laisse, le fruit de ces journées, C'est le secret de l'avenir....
L'hiver tremblait inachevé aux fruits du châtaignier nul chant n'éclairant les forêts où la chouette ignorait le soir les arbres morts Déjà tombant aux fleurs les saisons seraient longues et morte la chanson pour l'attente où le sable régnait Livrerions-nous...
Des poètes...
À ce jour,
Sylvie Gaté