Comme des mains blanches Au-dessus de l’eau, Deux fleurs font la planche Entre les roseaux. Un martin-pêcheur Choisit pour perchoir Un saule pleureur Qui devient plongeoir. Sous les nénuphars, Au fil des courants, Glissent des foulards De soie d’Orient....
Nous bâtissons nos maisons dans les branches pour mieux suivre l’oiseau à l’instant de partir Notre peau est de feuilles sous le vent notre œil une aile L’arbre est une échelle au soleil qui passe et nous aimons confier notre ombre à sa lumière Nous bâtissons...
Un arbre Les mains jointes Fait sa prière Mais ce n'est pas L'arbre de la croix C'est un arbre Tout nu Tout pauvre Tout triste Un arbre Sans feuille Et sans oiseaux Un arbre qui Les mains jointes Fait sagement Sa prière d'arbre Arbre de brume Brume des...
1 En hiver L'arbre s'est retourné Ses racines mangent les oiseaux Et à ses pieds il y a des feuilles rouges et jaunes comme les joues du soleil. Puis la maladie des bourgeons irrite ses aisselles On raconte que cela va être encore une fois le printemps...
La beauté des arbres tient à l'hiver. Dès la première chute des feuilles ils s'incarnent, s'appliquant à n'être plus une délicieuse surcharge comme en avril ; ils font corps avec le ciel qu'ils supportent et qui leur donne cette géographie lumineuse comme...
Je connais un chêne où je restais souvent adossé le long de sa rude écorce je connais un chêne au bas de mon champ. J'aimais bien le chêne il me parlait souvent de choses vécues sous sa rude écorce j'aimais bien le chêne au bas de mon champ. Il est mort...
Un chêne est à la fois porte et fenêtres, et s’assimile à une demeure — non des moindres : château peut-être, ou manoir, plus rustiquement parlant. La porte en est toujours close et il n’est pas facile d’en obtenir la clé ; les fenêtres s’ouvrent plus...
Les arbres ce sont toujours eux qui m'ensorcellent Dans leurs racines je puise la force de mon chant Leur feuillage me murmure à l'oreille des histoires vertes Tout arbre est une prière qui conjure le ciel Verte la couleur de la grâce verte la couleur...
Emportées sur la feuille des arbres mes idées ramifiées s'éclairent C'est toujours venir et s'en aller Pendant que la terre me reçoit je veux être uniquement bleu clair peut-être du vert épais des feuilles ou de la même eau que les torrents Bleu clair...
Dans la lumière éclatante d'automne Nous partîmes le matin. La magnificence de l'automne Tonne dans le ciel lointain. Le matin qui fut toute la journée, Toute la journée d'argent pur, Et l'air de l'or jusqu'à l'heure où Dionée Montre sa corne dans l'azur....
— Il gît là-bas, sur le coteau. Le vent partout se faufile. À la cime de tous les chênes les corbeaux crient par centaines. — Où gît-il ? Je n'entends pas. La feuillée bruit dans le vent. Qu'as-tu dit, et quel toit ? J'ai mal entendu le mot. — Les cimes,...
LÉGENDE Le soir vient dans la forêt sombre, Sur les rameaux l’oiseau s’endort ; Mais un éclair a rayé l’ombre. Et le vent siffle avec effort. Soudain la forêt s’illumine D’une fantastique clarté : Un bûcheron à fière mine Apparaît, la hache au côté. Hardi...
Cri des rochers, dans le lointain résonne, Répand le merci de mon arbre Qui puissamment demeure enraciné Dans les entrailles de ce temps, Si vieux qu'il soit, il tient la tête haute. Cri des rochers, résonne dans mon cœur : Ô comme tu es beau mon arbre,...
Il a poussé devant lui ses racines, comme une charrue qui suit la veinure du temps. Les vieux disent : il se tenait déjà, voici mille ans, à la brisure du jour et de la nuit. Trébuchet du mouvement, c’est lui qui donne au vent sa propre signification,...
L'arbre en habit de lumière regarde le champ de blé qui ondule avec le soir. L'arbre aux mille branches, aux mille yeux qui plongent dans le ciel bleu, là au bord du sentier mouillé qu'il connaît depuis longtemps du plus noir de l'hiver au grand bouquet...
Sans espoir de retour Marcher sur le fil des mots À la limite Sans savoir ce qu'il adviendra Sans plus de défense Vaste piétinement Des prés des labours Des boqueteaux Nuages de pluie Je pose les mains Sur l'ombre Où palpitent des feuillages Qui me font...
Les jours, les mois, les années Tombent comme des feuilles. Feuilles qui se souviennent Des abeilles et des oiseaux Feuilles sans souvenirs Sans enfance et sans joie. Feuilles d'amour, feuilles vertes, Ô jeunesse qui s'en va ! Feuilles que le vent soulève...
Instant qui veut durer mais sans savoir Tirer éternité des branches basses Qui protègent la table où clairs et ombres Jouent, sur ma page blanche de ce matin. Autour de ces deux arbres d'abord l'herbe, Puis la maison, puis le temps, puis demain Pour ouvrir...
Quand les récoltes sont rentrées Et que l'hiver est revenu, Des arbres, en files serrés, Se déroulent sur le sol nu ; Ils n'ont pas le port droit des ormes, Ni des chênes les hauts cimiers ; Ils sont trapus, noirs et difformes : Pourtant qu'ils sont beaux...
Soudain, le randonneur croise là un vieux chêne géant, pareil à un élan de pierre dont la couronne large de plusieurs lieues fait face à la citadelle verdâtre de l’océan de septembre. Tempête du nord. C’est alors que les grappes de sorbe mûrissent. Éveillé,...
Dans le sable Sous le ciel gris et immobile Une racine comme une douleur Spirales Fibre vivante Racine Moins vastes l'Océan les Nombres les chambres de pensée Les feuilles Les Morts de l'Histoire Racine Cœur sans écho Dans le sable calme d'un chemin de...
Ma mort est comme une feuille séchée Une branche qui nage Un jour de tempête Et je la regarde passer Comme un croûton dans le ruisseau Sans rien faire pour la prendre Je l'aime sans lui dire De peur qu'elle ne s'arrête Et se mette Toute verte À pousser...
Au carrefour par où passera le tram il y avait trois marronniers, abattus en avril mais à l’entrée du cimetière en face il y a de gauche à droite un hêtre un deux trois séquoias étrangement la vie semble ici moins fragile en suivant l’allée principale...
Sous les arbres du Tamarit sont arrivés les chiens de plomb, attendant que tombent les branches, attendant que seules se brisent. Le Tamarit a un pommier et une pomme de sanglots. Un rossignol tait les soupirs qu'un faisan chasse par la poussière. Mais...
Même aux eaux, même aux fleurs, même aux arbres La poésie encore, avec art mensongère, Ne peut-elle prêter une âme imaginaire ? Tout semble concourir à cette illusion. Voyez l'eau caressante embrasser le gazon, Ces arbres s'enlacer, ces vignes tortueuses...
Des poètes...
À ce jour,
Sylvie Gaté