Un jour on lui donna un arbre pour y cacher une aile blanche qu'il avait trouvée un jour de grand vent. Elle appartenait à un ange qui l'avait oubliée naguère dans un beau parc et sur un banc. Cet arbre grandissait comme un dieu et il habitait sous son...
Dansant le bleu l'écorce boit le ciel Un visage à tâtons se cherche dans le bouleau et ses racines décodant d'inquiétants messages visage sans chair et de cendre qui tremble qu'on le reconnaisse dans ce pays dont la mémoire ne sait plus que trahir sa...
Même si le monde croît encore, même si, sous l'écorce, la vie se renouvelle et dure, le rêve si souvent est suspendu, et c'est dans l'éphémère que tu murmures encore. L'arbre se lève et le jour, partons ! à l'heure première, puisque une sève nous porte,...
et — le noisetier ? Moi dans tes taches noisetier de rouille serai-je — ou l'imaginerai-je ? — un peu (lorsque « l'humeur » en est humide) vent de l'orphelinat ! comme un signe — à personne ! tel es-tu noisetier ! ici ou là — mais toujours de côté — incluant...
Savoir ce qu'elle a pensé voyant l'arbre par la fenêtre, le vert du printemps avancé dans le vert feuillage d'un hêtre tandis qu'elle se mourait — ni reine ni personnage, femme sans notoriété — des simples suites de l'âge dans la chambre qui donnait sur...
Ensuite ce fut la forêt Par morceaux Un rideau d'arbres en lisière Parfois un seul arbre isolé au milieu de ce qui de- Vient un champ Émaillé d'une immensité de boutons d'or vers Sherwood Une vraie cotte de mailles comme antan Le dénouement heureux les...
Le moineau s’est posé Sur un morceau de tronc Par la scie découpé Et ses petits yeux ronds Regardaient tristement Le jardin tout jonché Des branches où longtemps Il avait gazouillé Balancé par le vent. — Dis ! Qu’ont-ils fait de toi Mon grand arbre si...
Graduelle, depuis que la chaleur S'est mise à avoir peur, La brise s'est gagné une âme, à fleur De frondaison bruissante. Les branches, d'abord, ont bien disposé Les feuilles qui s'y trouvent. Après, cendrées, elles ont balancé, Et puis très vite alors...
Signaux après signaux, et leur retranchement, ils vous font un spectacle de rien, tracent une allée qui n'aura pas de maison ici-bas. Ils sont d'écorce qu'on mord, à pleine bouche, protégeant comme ils peuvent pour une génération encore leurs filles qui...
Ma tête et mon poignet sortent d'un arbre rouge Feuille à feuille gravé par un chinois du port, Les femmes de Marseille ont rafraîchi leur bouche Au feuillage touffu qui me couvre le corps Si je laboure avec mes muscles et mes rames Une mer dont l'eau...
Ne regrette rien des vergers perdus vois comme le vieil été, sur les rochers, dans la clarté pour mourir s'est étendu, comme ils sont beaux, les rudes corps, hier vêtus de feuillage, Ulysse devenu sauvage foule nos bords, arbres roux, beaux aventuriers...
Hêtre, sapin geignaient dans le vent, aiguilles et feuilles dans un même murmure plus grand qu'elles. Et comment discerner le gémissement de l'un, de l'autre dans la montagne ? Chacun geignait dans sa structure, vibrante et aérienne, enfouies, les racines...
Il y a peut-être des spectres de sapins dans mon écriture écolière. Et de bleus éclairs de schiste. Il y a mon pays, bien caché, bien couché dans mes hottes de mots attentifs à composer d'autres paysages. Il y a mon pays, mon enfance dans le pays de mes...
La prison où Jean-Marc, le fier coupeur de chênes, Rongeait son frein depuis six mortelles semaines, Vient d'ouvrir ses verrous. Il bondit à l'air libre, il semble avoir des ailes, Tant il court…, et les clous de ses lourdes semelles Sonnent sur les cailloux....
Au cœur de tout bois, chuchote la mémoire d'un arbre enraciné en terre, seul ou avec ses frères. Un arbre avec des feuilles et des branches, un peu de lichen chevillé à l'écorce mordue par le temps, tout habité de chants d'oiseaux. Un arbre plié sous...
Les arbres ont des secrets qu’ils gardent au creux de leurs nervures, enfouis au mitan de leurs fibres. Ils suintent quelquefois en perles de rosée amère ou de sève sucrée. Ce sont des savoirs de bois vert, tendres et démesurés, des savoirs de bois menacés,...
Sur la nappe de racines entremêlées Comme une cruche vide Le chêne élève ses fleurs centenaires Avec une caverne pour ermites. Dans le bruissement de ses branches Sonne la consonance De Marx et de Mazdak ¹ « Khamaou, khamaou ! Ouakh, ouakh, khagan ! »...
Un long souffle hypnotique D'arbre en arbre se propage En bruissements symboliques Ondoyant paysage, Vermeil transmutatoire Exalté de vieil or Qui parle de Merveille, De sommeil et de mort... Ah quiétude enchanteresse, Des sous-bois enchanteurs Quand...
Je lève les yeux et je vois les arbres de Suède qui se tournent vers moi Ils hochent gentiment leur tête penchée la lumière pâlit sur la terre Tout en bas les lumières s'allument Les Suédois un à un Sortent faire des courses et se disent bonjour aussi...
Le rayon invisible sous les sapins illumine au ras du sol une feuille un terrier peut-être, une campanule une pierre à mica tachée comme une truite et le cœur se tait, traversé aussi par ce mince rayon qui éclaire les choses plus bas que ses questions,...
On passe les saisons à creuser le tronc d'un arbre afin de préparer la pirogue où nous embarquerons en automne. Luciano Erba Sur la terre du milieu Nella terra di mezzo Traduction de Bernard Simeone Editions Comp'act, 2003 La piroga Si passano le stagioni...
dans le vert jaune du soir entre lumière et feuilles ce battement de l'air sans bruit seul c'est comme ici éponger le calme l'angle d'ombre bouge lent sur la haie de fusains hauts on se dit qu'on est bien là loin *** les acacias grêles à cette époque...
Accroupie sur le seuil et nous tournant le dos tu lèves le nez vers les acacias pour parler aux oiseaux ; nous, de la pénombre nous tâchons de suivre la conversation vive, sensée, intraduisible où tu leur racontes en langue indigène tout ce que les parents...
Les forêts ont placé leurs secrets en berne, je les traverse de bout en bout pour les faire crisser de vie, leur faire dire une joie. Et nos regards glissent vers ce qui déjà a été vu, il n'y a rien près des lisières qu'un peu de terre, quelques herbes...
l'ombre du feu s'étend sur la forêt des jours Séparé par la hache de mes arbres passés j'avais imaginé reboiser l'avenir je vois grandir les plants pour l'appétit du feu Je sais que sous les cendres la terre un peu chaude parlera de renaître mais nous...
Des poètes...
À ce jour,
Sylvie Gaté